Revue de presse

LOCALE
24/01/2019

Les pêcheurs amateurs s’estiment encore lésés par les quotas sur le bar

JULIEN CASTELLI
BOULONNAIS.

Par rapport à l’an dernier et l’interdiction totale qui avait été imposée, la pilule est moins difficile à avaler mais tout de même: les plaisanciers du comité régional de la pêche de loisir en mer (CRPLM) regrettent le temps pas si lointain (2015) où ils avaient le droit de revenir de leurs sorties en mer avec trois bars dans le panier. Et comme c’est toujours possible pour les pêcheurs au sud de la Bretagne (délimitation du 48 e parallèle).

Mi-décembre, le Conseil de l’Europe annonçait la couleur pour 2019 : un bar par personne et par jour, du 1 er avril au 31 octobre. Sur la période, pas de problème : décembre à mars sont les mois de la reproduction des bars. Dominique Viard, le président du CRPLM, incite même les consommateurs « à ne pas acheter » les bars qu’ils trouveraient à la vente à cette période de l’année.
« EN MOYENNE, ON SORT VINGT JOURS PAR AN »
C’est sur le nombre de bars autorisés que le mécontentement se manifeste : « Ce n’est pas un bar par jour, c’est un bar par jour de sortie, nuancent les plaisanciers. Il faut que la météo soit bonne, les courants aussi. En moyenne, on sort vingt jours par an. » Dès lors, un quota mensuel leur apporterait plus de souplesse qu’un quota journalier, mais Bruxelles est restée sourd à cette revendication.
Souhaitant qu’on le responsabilise, le CRPLM se dit favorable à déclarer lui-même le fruit de sa pêche, via une application pour smartphones. Par la voix de son service communication, la Commission européenne ne commente pas cette proposition, mais confirme «l’obligation pour les États-membres de communiquer les prélèvements de la pêche récréative ».
Pour 2020, les pêcheurs amateurs fondent beaucoup d’espoirs sur le plan de gestion pluriannuel, adopté en octobre sur propositions du député européen Alain Cadec. Il vise notamment à réunir les stocks de bars, au nord et au sud du 48 eparallèle. « Les choses ont été actées comme ça : un stock nord (Irlande), un stock central (France) et un stock sud (Espagne et Portugal) », valide Alexandra Philippe, l’assistante parlementaire d’Alain Cadec. Or, le service communication de la Commission européenne persiste à faire mention « distinctement des stocks du bar au nord et au sud du 48 e parallèle ». Plus que jamais, la mer est incertaine pour les pêcheurs.