Editorial : De la démocratie participative …

De la démocratie participative

Le moins qu’on puisse en dire, c’est que le projet de construction d’un parc éolien «offshore »  je préfère écrire en français «au large » de Dieppe-Le Tréport n’a pas rencontré le succès escompté auprès des membres du Conseil de Gestion du Parc Naturel Marin des Estuaires Picards et de la Côte d’Opale.

En effet, réunie  le 20 Octobre à Abbeville, cette assemblée devait, après de nombreuses séances d’examen préparatoires, se prononcer sur le projet qui leur était soumis ; à bulletins secrets le scrutin donnait les résultats qui suivent : votants 56 – exprimés 54 – pour20-contre 34.

On cherchera certainement les nombreuses causes de cette rebuffade parmi lesquelles, en vrac , on citera  l’hostilité des pêcheurs pros et la méfiance des usagers que ce dossier angélique n’a pas vraiment convaincus. Restrictions d’usage pour certains, nuisances environnementales sous estimées  pour les autres, on n’en finira pas d’analyser les multiples causes de cet échec.

Reste qu’un élément a vraisemblablement pesé dans la balance ; il s’agit d’une disposition liée à la création de l’Agence Française de Biodiversité qui permet à celle-ci de passer outre l’avis du Conseil de Gestion d’un Parc Naturel Marin. Cette disposition qui bafoue la démocratie participative  locale, semble avoir hérissé les acteurs du PNMEPCO (voir le premier paragraphe pour la traduction de ce sigle).

La  balle est désormais dans le camp de l’Etat qui, via l’Agence de Biodiversité, peut faire jouer cette disposition; dans ce cas, le Président du PNMEPCO (maintenant vous savez) fait savoir qu’il démissionnera et il y a fort à parier qu’il sera suivi, à commencer d’autres membres du Conseil de Gestion. Affaire à suivre, donc.

Démocratie participative encore ; réunion d’un  groupe de travail sur un projet  d’’état des lieux des activités sur un site  « Natura 2000 »en mer. Un représentant des pêcheurs récréatifs  s’indigne de ce que, sur ce sujet, on ait réuni séparément pêcheurs pros et tous les autres, ceux qu’on rassemble sous le nom  d’usagers ; selon lui, le statut de professionnel  ne justifie pas cette séparation arbitraire.

L’argument fait mouche, d’autant que, en terme d’activités, la pêche commerciale n’est pas sans effet ; espèces et milieux peuvent en témoigner !  C’est dit : un représentant des pros siégeant habituellement parmi  les usagers, un représentant des usagers  pourra désormais siéger dans le groupe des pros. De la transparence à la saine gestion environnementale, en passant par la démocratie participative, qui gagne?

Pour le Comité Régional, D. Viard