Revue de presse…

Les plaisanciers vont à nouveau pouvoir pêcher le bar… mais avec modération

SYLVAIN DELAGE
LITTORAL.

Les pêcheurs au bar (on parle de plaisanciers, pas de professionnels) s’apprêtent à sortir d’une longue période d’abstinence. Depuis décembre 2017, la commission européenne avait pris une mesure radicale pour protéger la ressource : au nord du 48 e parallèle (au niveau de Quimper, en Bretagne), ils avaient le droit de pêcher leur poisson favori, mais ils devaient relâcher leurs prises systématiquement. Pour eux, c’était encore pire que la précédente mesure, qui consistait à limiter les prises à un bar par jour et par pêcheur. Une mesure baptisée « no kill », répondant aux chiffres alarmants relevés par les scientifiques.

À partir du 1 er octobre, et jusqu’au 31 décembre, on revient à cette règle. L’amendement proposé par la Commission européenne devrait bientôt paraître au Journal officiel de l’Union européenne.
Pour Antoine Benoît, plaisancier à Audresselles et vice-président du comité régional de la pêche de loisir en mer, c’est un soulagement. « On s’est battu toute l’année, ça a fini par porter ses fruits. » Il évoque les manifestations à Calais et en Bretagne, les rencontres avec les élus et les députés…
LE COMBAT CONTINUE
Finalement, d’après le représentant des plaisanciers, Bruxelles est revenu à des estimations « plus réalistes ». En mars, les experts ont rendu publics de nouveaux chiffres, basés sur l’état réel des stocks. «Tout à coup, ils se sont rendu compte qu’on prélevait 212 tonnes par an, soit huit fois moins que les chiffres initiaux », commente Antoine Benoît.
Pour autant, le combat est loin d’être gagné pour les plaisanciers : ils réclament maintenant la mise en place d’un quota mensuel ou annuel avec déclaration des prises.
« Ça pourrait même être moins de 30 bars par mois, car on ne sort pas tous les jours en mer. » Selon lui, c’est d’abord une question de liberté pour des passionnés qui en ont marre de se sentir pointés du doigt.